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Date de création : 17.07.2010
Dernière mise à jour : 17.01.2012
9 articles


Tucker & Dale vs Evil

Publié le 27/12/2011 à 23:06 par seventhsense

Le studio Wild Bunch commence l'année avec Tucker & Dale Fightent le Mal, une comédie d'horreur racontant la rencontre entre deux campagnards de l'Amérique profonde et un groupe d'étudiants branchés. Les deux groupes se retrouvent dans les mêmes bois, pour les mêmes raisons - se détendre -, mais ils ne se comprennent pas du tout. La suite du film se déroule à travers une série de malentendus, se finissant le plus souvent par la mort d'un des étudiants.
Pour ces derniers, les "hillbillies" deviennent ainsi des meurtriers (conclusion facilement atteinte à cause des histoires d'horreur du "leader" de la bande, ainsi que des préjugés que les jeunes ont depuis le premier instant), alors que les autres s'imaginent avoir affaire à des membres d'une secte venus se suicider ensemble.

Pour son tout premier long métrage, Eli Craig tente d'appliquer sa touche personnelle au genre du film d'horreur, en s'éloignant du trop plein de gore et de violence gratuite qui a saturé les grands écrans ces dernières années, et dont le public est fatigué. Ce n'est pas une mauvaise direction, et Tucker & Dale semble être accueilli comme le Graal sauveur par les fans des comédies d'horreur. La source de comédie principale du film vient des morts accidentelles des étudiants, mais pour les voir, inutile d'assister au film puisqu'elles sont quasiment toutes présentes dans la bande-annonce, qui réunit véritablement tous les meilleurs moments du film.

Les deux "rednecks" sont incarnés par Tyler Labine et Alan Tudyk, tous deux habitués à des rôles comiques mais ayant eu l'occasion de s'essayer à d'autres types de films également, ce qui leur facilite la tâche dans ce mix de plusieurs genres. Le jeu des acteurs en général est exagéré, mais c'est ce qu'il faut pour ce genre de comédie. Ce n'est pas du grand jeu, mais il est adapté à la situation, et nedérange pas du tout pendant le film. Au contraire, vu les situations improbables du film, un jeu tout à fait réaliste n'aurait pas eu sa place, et aurait complètement brisé l'illusion du film.

La photographie est typique des films hollywoodiens : il n'y a rien à lui reprocher, elle est très belle, mais elle ne propose rien de novateur. Les plans sont bien organisés, les bons effets sont appliqués au bons moments, et les angles sont souvent très intéressants. Il s'agit d'une application très bien réalisée des techniques connues du cinéma, sans oser en briser certaines.

D'un point de vue purement cinématographique, Tucker & Dale Fightent le Mal ne présente aucun intérêt. Il s'inscrit dans la veine des comédies d'horreur, et son intérêt se limite à cette catégorie. Le film remplit bien les objectifs qu'il s'était fixé. Mais ces objectifs n'étaient pas très élevés...

Un film entre potes

Publié le 30/09/2010 à 14:30 par seventhsense Tags : canet film petits mouchoirs
Un film entre potes

La façon de filmer de Guillaume Canet est bien française. Cela se traduit particulièrement par une prise de son très simple, ainsi que par des couleurs très réalistes, contrairement aux films de type américain, avec des retouches partout, que ce soit au niveau du son ou de l’image. D’habitude pour moi cette façon de filmer ‘à la française’ est plutôt négative, mais pour une fois ce n’est pas le cas : les lieux de tournage ont tendance à être tellement colorés et lumineux que les couleurs sont fortes de toute façon, et le son nous projette dans l’action. Les réserves que nous pouvions avoir sont oubliées pendant le film en voyant les émotions très fortes des personnages.
En effet, tous les personnages vivent leur histoire à leur façon, et certains ont de véritables émotions sans être exagérées. J’ai été particulièrement saisi par les jeux de François Cluzet (qui joue le colérique Max, qui invite tout le monde dans maison de vacances) et Gilles Lellouche (qui incarne Eric, plein de secrets).
Chaque personnage a tendance à vivre plusieurs histoires en même temps : celle qui le lie avec tous les autres personnages – membre du groupe de pote ou non – mais également une autre qui le lie à un personnage en particulier, voire même à quelqu’un qui ne fait pas partie du groupe d’amis. Mais au final toutes ces histoires s’assemblent, non seulement autour de l’événement central du film (que je passe sous silence pour ne pas ruiner votre visionnage, ce qui explique l’absence de résumé) mais également autour du quotidien de tous les personnages qui partagent la même maison pendant deux semaines. Heureusement les émotions ressenties ne sont pas seulement tristes, puisque le film offre de nombreuses occasions de rire, souvent difficiles à ignorer et qui mènent à des éclats de rire partagés avec tout le reste de la salle.  Le film ne laisse donc pas le temps de s’ennuyer et ses 2h25 sont bien remplies. Pourtant il passe assez vite et on ressort surpris par l’heure tardive !

Côté musique, leur choix paraît presque évident tant elles se prêtent à la situation qu’elles accompagnent. Guillaume Canet nous a confié que nombre des chansons utilisées dans le film étaient en fait celles qu’il écoutait au moment de la rédaction du script, et qui lui inspiraient l’humeur de la scène. Pendant le tournage il donnerait d'ailleurs un écouteur à ses acteurs, dans lequel jouerait la chanson qu'il compte mettre pour la scène en train d'être filmée.
Peut-être sous l’influence de ces chansons, les scènes s’emballent rapidement, et sont poussées à l’extrême, à la limite du ridicule. Et si parfois en effet cela fait trop et les acteurs réapparaissent momentanément tant la situation paraît impossible, d’autres fois l’émotion nous prend et ce n’est qu’après qu’on se rend compte que ce n’est pas possible. Mais sur le coup nous sommes sous le charme.

Les Petits Mouchoirs est donc un film à la fois ambitieux au niveau des thèmes abordés et de certaines scènes poussées à l’extrême, à la limite d’aller trop loin, mais également un film très terre à terre, typique, par son côté film de potes. C’est cette alliance qui le rend si attrayant, et qui en fait une sortie très distrayante et agréable, à défaut d’en faire un joyau du cinéma.

« Welcome to Sunnyside ! »

Publié le 11/07/2010 à 00:00 par seventhsense Tags : sunnyside jouets disney pixar toy story 3 film

 

Lorsque Pixar a annoncé en mai 2006 qu’il y aurait un Toy Story 3 alors que ce projet avait été annulé précédemment, la réaction la plus répandue fut celle du mépris. Pourquoi le mépris ? Parce que pour de nombreuses personnes ce nouveau film démontrait que Disney et Pixar n’étaient plus intéressés par le travail d’invention, mais voulaient simplement générer un maximum de bénéfices en exploitant une franchise déjà bien établie et aimée du public.
Mais comme l’a dit un des grands philosophes du XXIe siècle, « People are wrong ». Toy Story 3 n’est pas la simple suite d’une franchise à succès, mais un film à part entière qui fait honneur à Toy Story et à ses créateurs.


Cela fait maintenant quinze ans que le premier Toy Story est sorti et il a marqué le monde du cinéma parce qu’il était le premier film fait entièrement en images de synthèse. Mais il marqua également les esprits pour ce qu’il était et pour l’histoire qu’il racontait, par le fait qu’on puisse autant s’attacher à des jouets animés sur un écran. Quinze ans après, ces jouets nous sont toujours aussi chers, et les scénaristes n’ont rien perdu de leur talent.
Dans les précédents films Andy, le garçon à qui appartiennent Buzz, Woody, Mr Potato Head, Rex, Slinky et tous leurs amis, était jeune et ses jouets étaient ses meilleurs amis. Mais les événements de Toy Story 3 se déroulent dix ans plus tard, alors qu’Andy est sur le point de partir à l’université. Et comme à chaque changement qui montre qu’Andy grandit, les jouets sont très inquiets, particulièrement parce qu’il n’a pas joué avec eux depuis très longtemps. Après une série de malentendus, les jouets se retrouvent à la maternelle, Sunnyside, le paradis pour un jouet, avec qui génération après génération d’enfants peut jouer ! Mais est-ce vraiment le paradis?

De nouveaux personnages font leur apparition : les jouets déjà présents à Sunnyside au moment où nos amis y atterrissent. Parmi eux, un gros nounours rose, un Ken fringant et même un bébé borgne assez inquiétant cachant la personnalité de Dark Vador. Mais le plus important est que les anciens personnages sont toujours aussi attachants, même si la bande n’est pas au complet. En effet, au fil des ans certains ont été perdus, vendus ou donnés, parmi lesquels la bergère Bo Peep et Lenny – les jumelles bleues – ainsi que les petits soldats verts qui s’en vont au début du film. Mais tous les personnages principaux sont toujours là, alors on ne ressent pas tellement le manque, et l’attachement qu’on ressent pour les jouets qui restent est tel que l’émotion est au rendez-vous aux moments clés de l’histoire.

Nous ne pouvons pas vraiment parler de jeu des acteurs, vu que tous les personnages sont animés, mais il faut tout de même souligner la perfection des voix des personnages. Pixar a un don pour trouver les voix les mieux adaptées à leurs personnages, et le rendu est excellent. De plus, les animateurs pourraient en fait presque être considérés comme des acteurs, puisqu’ils définissent les expressions de chaque personnage, et ces expressions semblent toujours les plus adaptées, souvent dans la démesure parodique ou, trait nouveau pour ces jouets, dans une grande subtilité et dans le regard.
Les graphiques sont sans reproches, même s’il faut avouer que la 3D n’est pas très marquée, et qu’elle n’apporte pas grand-chose au film. J’ai également trouvé que, finalement, malgré la décennie de progrès depuis le dernier film, il n’y avait pas une différence très marquée entre l’aspect visuel des deux premiers films d’une part et du dernier de l’autre. Mais cette réflexion n’est venue qu’en y repensant après, pas pendant le film : une fois absorbé dans l’histoire ces ‘détails’ n’ont plus grande importance.

Toy Story 3 est sans conteste un joyau de l’animation qui, à mon sens, surpasse les Pixar qui sont venus avant, malgré leur très grande qualité. Certains n’aiment pas le monde de Toy Story et n’apprécieront probablement pas ce film, mais ce qui est sûr c’est que tous les fans de la série ne se sentiront pas lésés par cette suite qui lui marque une très belle fin, pleine de rebondissements, d’aventure mais également de beaucoup d’émotion. Mon invitée n’a pu retenir ses larmes à la fin et … euh … pour être honnête … elle n’a pas été la seule…

Avatar

Publié le 30/03/2010 à 00:00 par seventhsense

 

Pendant plus d’une décennie, le film ayant eu le plus grand nombre d’entrées au « box office » était Titanic, le chef d’œuvre de James Cameron, avec Leonardo DiCaprio et Kate Winslet. Ce film avant rapporté 1800 millions de dollars en salle. Mais Cameron ne comptait visiblement pas en rester là, et voulait continuer sur la route de pionnier qu’il traçait. C’est ainsi que sortit, douze ans plus tard, Avatar, révolutionnaire par la façon dont il fut filmé. Après près de deux mois sur les écrans, il a dépassé les 2 650 millions de dollars de recette, lesquelles devraient continuer à grimper.
Quelle est donc la recette miracle de James Cameron ? Tout d’abord, son imagination semble ne pas avoir de bornes, et il sait l’utiliser. Les histoires qu’il présente sont très différentes, et vont de la tragédie du Titanic à des guerres extraterrestres en passant par des explorations sous-marines. Ili sait également allier scènes d’action et scènes sentimentales, tout en développant l’intrigue. Enfin, il faut avouer que ses méthodes sont peu conventionnelles : il est connu pour être très colérique et pour dire exactement ce qu’il pense, de la façon la plus crue possible. Mais il a prouvé plusieurs fois que ces méthodes donnaient de très bons résultats, et personne ne semble s’être plaint. De plus, il a beau être à la tête de projets énormes, il s’investit partout, depuis le siège du directeur jusque derrière la caméra en passant par la salle de montage ou même la construction des sets. D’ailleurs, son fameux siège de directeur n’est pas forcément un siège, puisqu’il dirigea Titanic depuis le haut d’une grue dominant le plateau à taille réelle du bateau, et Abyss depuis le fond d’une cuve remplie d’eau.

Contrairement à ce que j’ai pu entendre autour de moi, j’ai trouvé l’histoire très bien et tout à fait adaptée. Elle n’était pas révolutionnaire, et le fait que ce soit un « Pocahontas extraterrestre » n’est pas si loin de la réalité. Mais elle était intéressante, et suffisante pour le rôle qu’elle jouait, à savoir un support pour la technologie qu’il y a derrière. Cepndant, on ne peut pas nier que l’univers créé autour de l’histoire, que ce soit l’histoire et la technologie des humains, ou les bêtes et coutumes de Pandora, est très bien fait et très détaillé.
Avatar raconte l’histoire de la guerre entre les humains et les Na’vis, des humanoïdes natifs de la planète Pandora. Les terriens y ont trouvé de grandes quantités d’unobtranium, un métal supraconducteur qui vaut une fortune sur Terre. La plus grosse réserve de ce métal se trouve sous un arbre géant dans lequel vivent les Na’vis. Jakes (Sam Worthington), un marine ayant perdu l’usage de ses jambes, est envoyé poru négocier avec eux et appendre leurs rites dans un corps artificiel, un avatar, combinant de l’ADN humain et Na’vi. Mais arrivé sur place, il rencontre Neytiri (Zoe Saldana), une Na’vi qui le prend sous son aile et lui inculque la façon de penser de son peuple. A partir de là, Jake est tiraillé entre l’idéologie des terriens et celle des Na’vis, et devra choisir son camp : lorsque la guerre éclatera vraiment, il ne pourra plus jouer un double jeu…

Comme prévu, l’aspect le plus impressionnant du film est le côté visuel. La technologie 3D est très différente de celle que l’on avait rencontrée jusqu’ici, qui était certes très ludique, mais beaucoup moins réaliste et saisissante. La nouvelle version, développée entre autres par James Cameron lui-même, permet aux éléments de voler juste devant notre nez (tout le monde se souvient de la pub pour Haribo, et des bonbons qui nous frôlent), mais elle se concentre surtout sur la profondeur que l’on peut donner aux images. Ainsi, certains arbres seront au premier plan, tandis que d’autres sembleront bien plus lointains, et non collés sur la toile de cinéma comme les autres.
Comme beaucoup, j’ai momentanément enlevé mes lunettes pour voir à quoi ressemblait le film sans lunettes. Il présente les mêmes lignes multiples qui donnent l’impression de plusieurs images superposées, mais il y en a beaucoup plus qu’avant, et elles ne sont pas simplement rouges et bleues.
Avatar est donc révolutionnaire par la façon dont il a été filmé, mais il s’inscrit également dans la lignée des films engagés, plus précisément dans la défense de l’environnement. En effet, il comporte un aspect très moralisateur : les méchants terriens avec leurs machines de guerre qui veulent répéter leurs erreurs sur Pandora pour réparer celles qu’ils ont déjà commises sur Terre ; et de l’autre côté, les gentils Na’vis, en communion avec la faune et la flore les entourant, qui ne font que protéger leur planète, leurs coutumes et leurs valeurs contre les envahisseurs. Après Une Vérité qui Dérange et HOME, c’est désormais Hollywood qui s’attaque à la défense de l’environnement … à sa façon ! Même si Avatar présente une vision trop manichéenne, un avertissement de plus ne fait pas de mal alors que le quart de la forêt amazonienne (représentée par la nature sauvage de Pandora) a désormais disparu. Mais ce côté trop moralisateur est critiqué…

Le succès d’Avatar vient donc en grande partie de sa technologie, puisque de nombreux spectateurs sont allés voir le film pour voir ses images, qui faisaient tant de bruit. En un sens, je faisais partie de ces spectateurs, et je ne regrette absolument pas d’être allé voir ce film qui représente un tournant dans la technologie  cinématographique mais est aussi tout simplement un bon film, qui procure beaucoup de plaisir et permet une sortie agréable. Songez aussi qu’Avatar, avec un tel succès, est destiné à devenir un film culte, auquel il sera sans arrêt fait référence : quiconque ne l’aura pas vu sera rapidement considéré comme inculte.

L’Arnacœur

Publié le 20/03/2010 à 00:00 par seventhsense

Les fans de Romain Duris ont dû se jeter sur la bande annonce de l’Arnacœur il y a déjà bien longtemps et, aguichés, attendent depuis ce film avec  impatience, voulant en savoir plus sur son intrigue si … intrigante. Ils risquent d’être déçus, le titre et la bande annonce révèlent à peu près toute l’histoire, et la trame se dégage  très rapidement. En effet, l’Arnacœur s’inscrit dans la lignée des comédies romantiques à l’américaine, et collectionne les clichés. Alex (Romain Duris) est un briseur de couples professionnel : oui oui, son boulot est de séduire des femmes pour qu’elles se séparent de leurs petits amis actuels. Les premières scènes du film nous permettent de le voir à l’œuvre sur l’une de ses cibles, à grand renfort de révélations de grands sentiments et de larmes forcées.


Et pourtant … Et pourtant, notre curiosité est piquée, et nous sommes rapidement aspirés par l’histoire. Car si nous pouvons aisément deviner la fin de ce film à l’Hollywoodienne, il est beaucoup plus difficile de deviner quel sera le parcours qui mènera les personnages jusqu’à cette fin, au vu de certains événements tout à fait contraires à la direction que le film devrait prendre. De plus, si L’Arnacœur est rempli de clichés, ils ne sont pas tout à fait ceux que nous connaissons. Ou plutôt, ils le sont, mais avec quelque chose en plus, qui tend à nous surprendre à chaque fois puisque nous voyons presque ce à quoi nous nous attendions, mais les subtiles différences sont  suffisantes pour nous faire rire. Car malgré tout ce côté cliché que porte le film, il atteint son objectif en tant que comédie, qui est de faire rire les spectateurs.


Romain Duris, fidèle à lui-même, est une bonne incarnation d’Alex dans L’Arnacœur, même si sa prestation n’a rien de renversant. Il est bon, rien de plus. Par contre j’ai été surpris par Vanessa Paradis. Rempli de préjugés, je m’attendais à voir une fois de plus une chanteuse s’essayer  à un  autre domaine, et échouer lamentablement. En fait pas du tout ; certes Vanessa Paradis n’est pas sensationnelle, mais elle n'est pas mal, et convient au rôle qu’elle incarne. La scène de danse de Dirty Dancing est également très réussie, malgré une chorégraphie très difficile. Sur ce plan-là, on peut voir que les acteurs ont fourni de nombreux efforts, et je veux bien croire qu’ils aient répété tous les soirs pour être au point. Une autre surprise du film fut François Damiens, que je ne connaissais que très vaguement, et qui, même s’il n’avait pas un si grand rôle au final, ajoutait une touche très agréable au film. Ses scènes apportent de la fraîcheur et sont très drôles. Il n’a pas peur du ridicule ! Après la projection, Pascal Chaumeil nous apprit que François Damiens avait improvisé une bonne partie de ses scènes, pour le meilleur, puisque les trouvailles qu’il sortait pendant le tournage étaient souvent plus drôles que celles qui avaient été écrites dans le script original.


Somme toute, L’Arnacœur n’a rien de spécial, c’est une comédie comme une autre : ceux qui adorent ce genre de film passeront un très bon moment, ceux qui détestent n’y verront aucun intérêt et sortiront de la salle en ayant vu exactement le genre de mauvais film auquel ils s’attendaient. Mais ce film peut faire une différence pour ceux qui se trouvent entre ces deux catégories, puisque L’Arnacœur diffère tout de même un peu des comédies de base, et dans ce domaine est une franche réussite.

Taking Woodstock

Publié le 01/12/2009 à 00:00 par seventhsense

Woodstock. Dans le monde moderne, ou du moins dans le monde occidental, qui n’a jamais entendu ce nom ? A ce jour, Woodstock est le plus grand festival de musique à avoir secoué le monde ; n’est-il pas normal qu’un film ait été tourné en son honneur ? Ou plutôt un deuxième film. Tout le monde se souvient de ‘Woodstock’ l’original, documentaire sur le festival, collection de films de tous les concerts.  Hôtel Woodstock se concentre sur un tout autre aspect du festival, à savoir son origine et sa construction. C’est une histoire assez peu connue, et, puisque nous ne savons pas quelle part est fiction et quelle part est réalité, nous devons  nous reposer sur les faits présentés dans le film en espérant qu’ils sont justement cela : des faits.


Le film s’ouvre sur la vie, quelque peu triste, d’une famille juive, dont le fils, Elliot, essaye tant bien que mal de faire survivre le motel familial, alors que ses rêves, projets et envies le portent ailleurs. Ses parents sont fatigués et n’ont ni l’énergie ni l’argent qu’il faudrait pour mettre sur pied les nombreux projets qu’ils avaient pour leur petit motel, pratiquement laissé à l’abandon. Mais tout change lorsqu’il apprend qu’un festival de rock très publicisé a été annulé récemment.
Sur un coup de tête, et influencé par un vieil ami, vétéran du Vietnam (Emile Hirsch), il invite Michael Long (Jonathan Groff), une vieille connaissance qui fait plus ou moins partie de la machine derrière le festival. En un après-midi, tout bascule. Elliot Tiber (Demetri Martin) reçoit la visite d’un comité d’experts qui trouve son bonheur dans la petite ville de Bethel et qui décide d’y implanter son festival précédemment raté.


S’ensuit le déroulement de toutes les préparations du festival : l’équipe s’installe dans le motel familial, louant l’ensemble du complexe à un prix exorbitant. Et pourquoi pas ? Après tout, ils sont accueillis comme des rois (du moins par Elliot, mais ils ne se soucient pas de ses parents ou des autres habitants du village), et on leur offre la possibilité de faire leur festival dans un immense champ.


On découvre toutes les difficultés qui surgissent dans l’élaboration d’un projet d’une telle envergure, que ce soit au niveau du prix des billets du festival, de la sécurité, des installations, des infrastructures… Ce n’est pas une mince affaire, et les rebondissements sont au rendez-vous, particulièrement lorsqu’on a affaire à la « faune locale ». Officiellement, ils ne veulent pas de cette invasion de hippies. Mais officieusement, ils savent très bien qu’ils ont une occasion inespérée de se remplir les poches.

J’aimerais insister sur le personnage de Michael (au centre sur la photo), qui est un personnage tout à fait fascinant. On ne sait pas tout à fait quelle place il occupe dans l’équipe d’organisation du festival, mais il connaît tout le monde, et tout le monde le connaît. Le plus important étant qu’il ne quitte jamais son sourire ‘cool’, quelle que soit la situation. Tout se passera toujours bien, que ce soit pendant des tractations sur des prix de location ou pendant sa balade finale à dos de cheval, au milieu des débris laissés par les millions de ‘hippies’ que le festival a attiré.

Hippies qui en un sens sont représentés de façon peut-être un peu exagérée dans le film. La nudité est très présente, tout comme la drogue, plusieurs scènes étant exclusivement réservées à ces thèmes. Le langage est également quelque chose à part. Les « Far Out » ou « Heavy, man » résonnent constamment. Et au final, on ressort quand même en ayant l’impression d’en avoir appris un peu plus sur cette culture si particulière, ou du moins d’en avoir eu un aperçu.

En tant que fan de rock, ce qui m’a le plus plu dans ce film est sans doute la musique. Beaucoup de personnes ont souligné que la musique ne fait pas vraiment partie du film dans le sens où on l’entend sans la voir alors qu’on est quand même à un festival de rock. Pardon, AU festival de rock. Et pire encore, certains artistes comme les Doors figurent sur la BO alors qu’ils n’étaient pas à Woodstock, alors que certains artistes (indispensables) comme Jimi Hendrix n’y figurent pas. Mais honnêtement, lorsqu’on passe un bon moment avec du bon son, pourquoi se plaindre ?
On peut donc retrouver de tout, allant de Paul Simon (America) à Joan Baez (Sweet Sir Galahad) en passant par Dylan (I shall be Released) et Janis Joplin (Try). Sans oublier le vibrant Freedom de Richie Havens, qui clos le film et m’a accompagné pendant des heures après ma sortie de la salle de cinéma !

Mais un mois et demi après avoir vu le film, il faut se rendre à l’évidence : ce film est un excellent divertissement, mais il ne deviendra jamais culte. On rit beaucoup, on passe un très bon moment, on en parle après à ses connaissances, mais ce n’est pas le film dont tout le monde parlera avec un sourire rêveur en se remémorant des scènes cultes, ni celui qui fascinera des générations.

UP

Publié le 15/09/2009 à 00:00 par seventhsense

Pour être tout à fait honnête, cela faisait des mois que je guettais Là Haut. Comme le disent si bien certains de mes amis, je suis un grand nenfant, et les films Pixar gardent pour moi la même magie qu’aux premiers jours, à l’époque où Toy Story rythmait les rêves de tous les enfants américains. Ainsi, lorsque j’ai eu vent de la préparation d’un nouveau film, je me suis rué sur mon ordinateur pour voir ce que je pourrais y trouver comme informations (petite page de pub pour mon sponsor, le site où je me suis arrêté était Allociné…). A partir de ce moment-là, j’attendais avec impatience la sortie de chaque nouvelle bande annonce, de chaque petit interview avec les directeurs ou les graphistes. Pixar possède une capacité incroyable, qui est celle de nous renvoyer en enfance pendant la durée de leurs créations, que ce soit dans le domaine des courts ou des longs métrages, et Là Haut m’a paru entrer sous cette catégorie dès les premiers instants.


Les personnages de Pixar sont toujours attachants, et Là Haut ne déroge certainement pas à la règle ! Pourtant, tous les personnages du film sont très différents les uns des autres. Le personnage principal est Carl Fredricksen (Edward Asner), un vieux grincheux qui n’a jamais pu réaliser ses rêves d’enfance, et qui a le sentiment d’avoir empêché sa femme de réaliser les siens. Mais les temps changent, il ne peut plus s’adapter à son entourage et décide de rattraper le temps perdu en modifiant sa maison, pour qu’elle puisse voler et lui faire enfin visiter l’Amérique du Sud. Après tout, pour lui ,quelques milliers de ballons gonflés à l’hélium suffisent ! Sauf qu’il ne pensait pas que Russel serait de la partie. Russell (Jordan Nagai) est un scout, un « wilderness explorer » (explorateur de la nature) qui, à vrai dire, n’a jamais vraiment affronté la nature, qu’il trouve … « wild » (naturelle, sauvage). Mais il est plein de bonne volonté, et représente cette vision de chaque enfant, qui croit encore en la beauté et la perfection du monde, et il est toujours prêt à aider ceux qui en ont besoin, quel qu’en soit le coût. Malgré sa bonne volonté, il reste très maladroit et Carl le verra longtemps comme un ‘boulet’. Inutile de dire qu’il va quelque peu pimenter son voyage, Carl n’ayant vraiment pas prévu d’avoir un passager clandestin avec lui. Et puis il ne faut évidemment pas oublier Kevin et Dug (Bob Peterson), respectivement oiseau géant, reste de la préhistoire, et chien parlant !


Je l’avoue, Dug est mon personnage préféré. J’avais déjà vu sa toute première scène dans une bande annonce mais je ne m’en suis jamais lassé, et je me suis régalé pendant cette scène où on voit pour la première fois ce chien parlant avec une personnalité délirante. Moi, je le voyais comme un personnage qui était au moins l’égal des humains du film, et il a un rôle non négligeable dans l’histoire. Les directeurs voulaient que Dug parle exactement de la façon qu’un chien le ferait s’il pouvait parler, et c’est réussi. La voix (en anglais du moins) colle tout à fait au personnage, que ce soit dans l’intonation, dans l’accent et même dans son comportement, comme le fait d’intégrer à la conversation la réaction de Dug au passage soudain d’un écureuil…


Petite note sur les doublages, qui sont excellents. Les voix sont irréprochables pour les personnages, elles collent parfaitement et on ne pourrait en imaginer d’autres pour ces personnages plus farfelus les uns que les autres. Et j’ai été particulièrement surpris lorsque j’ai découvert que la même personne faisait la voix de Dug ET de Alpha (les deux chiens importants du film, qui sont aussi différents l’un de l’autre que possible) !


J’ai parlé plus tôt de Toy Story, le premier Pixar. Il est intéressant de voir comment les créations du studio ont changé depuis cette époque. Le sens derrière les films reste le même, et les histoires restent dans la même veine, mais une chose a changé radicalement en treize ans : les graphismes. Dans Là-Haut,chaque détail est important et peaufiné jusqu’à ce qu’il puisse être examiné sans révéler la moindre faille. Lorsque la maison de Carl s’envole, portée par des milliers de ballons, on peut voir et suivre des yeux chacun de ces ballons. Le style est clairement celui d’un film en images de synthèse, mais la qualité égale celle d’un film tourné avec de véritables acteurs.


L’histoire elle-même est poignante. Un film Disney a tendance à être écarté par une large partie de la population au-dessus de 15 ans, à l’exception des parents, et je pense que c’est une erreur. Là-Haut a beau être un film d’animation, cela ne l’empêche pas d’avoir une histoire complexe, de vrais personnages et une intensité qui est typique des films Pixar. Ce n’est pas un simple « dessin animé ». Avant le début du film, le rédacteur en chef d’Allociné a avoué avoir lui-même pleuré au début du film, et mon invitée m’a fait la même confession. Ce qu’il faut comprendre, c’est que derrière chaque histoire anodine, il y a un autre message ;  c’est pour cela que les films Pixar conviennent non seulement aux enfants mais aussi aux adultes : chacun voit le film à son niveau, et nous pouvons découvrir de nouveaux éléments en revoyant un film que nous n’avons pas vu depuis dix ans. Je ne vous dirai évidemment pas ce qu’est le message dans ce film, seulement qu’il constitue la différence entre le héros du film et le ‘méchant’, car à la base, ces deux personnages ne sont pas si différents: simplement ils n’ont pas suivi la même voie lorsque leurs chemins se sont séparés.


Enfin il ne faut pas seulement considérer la morale du film : cela reste un excellent divertissement. Je n’ai pas arrêté de rigoler pendant tout le film (sauf au tout début, où l’humeur n’est pas exactement au rire…) et je n’étais pas le seul dans ce cas. Les gags se succèdent sans toujours nous laisser le temps de reprendre notre souffle, et je me suis souvent demandé comment les scénaristes faisaient pour tous les trouver. Après tout, ils rentrent tout à fait dans la situation, et dans un tout autre contexte ne feraient certainement pas rire les spectateurs de la sorte. Je ne peux qu’imaginer les heures que les scénaristes ont dû passer à noircir des pages, la tête appuyée sur une main et une tasse de café sans fond à disposition.


Le dixième film Pixar est tout simplement un chef d’œuvre, alliant une histoire passionnante, des personnages profonds et des graphismes à couper le souffle. Je ne peux que le recommander à tous ceux qui n’ont pas perdu leur âme d’enfant et qui sauront apprécier ce film à sa juste valeur. Et si vous êtes comme moi, vous ne verrez plus jamais les ballons de la même façon – les chiens non plus, d’ailleurs.

167 minutes to change your mind about super hero movies

Publié le 27/02/2009 à 00:00 par seventhsense

Mercredi 25 février 2009, troisième soirée ‘AlloCiné Family & Friends’


20h25. Après m’être rassasié de petits fours, je me dirige vers la porte de la salle de cinéma, où Yoann Sardet – Directeur de la Rédaction d’Allociné – m’intercepte, accompagné de son fidèle caméraman. Me voilà donc à déverser tous les a priori que j’ai sur Watchmen devant la caméra, dès ma première avant-première grâce à Allociné ! Après tout, la seule image que j’avais du film venait de sa bande annonce, qui ne se concentre que sur les scènes d’action du film ou présente des images qui ne semblent pas reliées entre elles. Elle donne l’image d’un film similaire aux autres films de super héros, alors qu’il est tellement plus !


20h55. Le film a débuté depuis moins de dix minutes. Après la scène d’assassinat d'Edward Blake (Jeffrey Dean Morgan) – alias The Comedian – un générique composé d’images quasi immobiles nous livre les événements importants qui ont marqué l’histoire du groupe de justiciers masqués appelés les ‘Minute Men’. Cela fait seulement une demi-heure que je suis installé dans mon fauteuil, mes a priori ont disparu.


 

 Après 300, Zack Snyder décide de s’attaquer à un monstre des ‘comics’ américains, Watchmen. Pari risqué pour ce fan qui veut tout sauf ruiner ce qui est considéré comme l’une des plus grandes bandes-dessinées au monde. Contre toute attente, je dirais qu’il a remporté son pari avec brio ; et moi qui pensais que je n’aimerais pas du tout le film !


L’histoire semble compliquée au début. Les personnages principaux sont nombreux, et nous ne découvrons leurs relations complexes que lentement, élément après élément. Pour ceux d’entre nous qui n’avaient pas lu la bande dessinée avant de s’installer dans les fauteuils du Forum des Images, le début paraissait laborieux, mais chaque scène apporte une nouvelle pièce au puzzle. En effet, Zack Snyder semble avoir respecté toutes les trames des comics pour son adaptation. Certains y voient un manque d’imagination de Snyder, indigne d’être qualifié de visionnaire ; d’autres le félicitent justement d’avoir réussi à rester si près de l’œuvre originale sans la dénaturer.


L’originalité de ce film de super-héros est que les héros y sont tout sauf attachants. Le film s’ouvre sur l’assassinat d’Edward Blake, personnage antipathique au possible aux tendances nazies, qui ne manquera à personne (comme l’affirmera Dan Dreiberg). Dans la même catégorie, Rorschach (Jacky Earle Haley) est tout simplement dérangeant, et il collectionne les scènes de violence. Même les personnages ‘raisonnables’ comme Laurie Jupiter (Malin Akerman) ou Dan Dreiberg (Patrick Wilson) ne nous touchent pas particulièrement. On s’intéresse à leur histoire par simple curiosité, et leur fin en elle-même importe peu ; en revanche les péripéties qu’ils traversent pour arriver à cette fin nous tiennent en haleine.


L’action se déroule dans des Etats-Unis déformés des années 80, où les super-héros – qu’une loi a mis à la retraite – sont en piteux état. Chacun a essayé de s’intégrer à la société qui l’entoure, avec très peu de succès car ils ont été rejetés par la population à la fin de leur ère. Seuls deux ex-‘Minute Men’ ont dévoilé leur véritable identité : Hollis Mason (Stephen McHattie), auparavant connu sous le nom de Nite Owl, qui, après avoir publié un livre sur les super héros, vit maintenant à l’arrière d’un vieux concessionnaire automobile, et Adrian Veidt (Matthew Goode), anciennement connu sous le nom d’Ozymandias. Son cas est particulier, puisqu’il a fait fortune en vendant son image et des figurines de super héros, développant ainsi Veidt Industries au-delà de ce que l’on pouvait imaginer.


Les acteurs choisis pour incarner les différents ‘Minute Men’ sont très peu connus. Il m’a fallu une recherche sur IMDB pour pouvoir tous les identifier, et, dans leur filmographie, rares étaient les films qui ne m’étaient pas inconnus. Mais dans un film comme celui-ci, qui s’appuie sur une œuvre admirée par tant de personnes, il me semble que ce manque de notoriété des acteurs est un très bon point. En effet, en regardant chaque personnage, on ne voit que le personnage, pas l’acteur qui se cache derrière lui, ce qui est le risque avec les grandes stars. Alors certes, le jeu n’est pas toujours d’une finesse extrême, mais l’effet général reste très positif, et j’ai trouvé le casting réussi.

 

La violence et le sexe sont des thèmes prédominants dans le film. L’amie qui m’a accompagné a passé la moitié du film à se cacher les yeux, pour vous donner une idée du temps que la violence occupe à l’écran. Les combats sont nombreux, et Snyder joue avec la vitesse de défilement des images pour en tirer les plus beaux effets. Le sang est très présent, et quand un homme se fait casser le bras, on se doit de voir ses os ressortir. Mais en soi la violence est de mise dans ce cadre froid, et pour une fois, bien qu’elle soit poussée à l’extrême, elle ne m’a pas dérangé ; elle m’a même parfois fait rire. Outre l’exhibitionnisme d’un Dr. Manhattan (Billy Crudup) bleu mais néanmoins nu pendant l’intégralité du film, il n’y a que quelques scènes de sexe, dont une à plusieurs centaines de mètres du sol. Celle-ci est longue, explicite et accompagnée de la chanson ‘Hallelujah’ de Leonard Cohen, qui lui donne une dimension particulière, aux limites de la pornographie.


Watchmen est très dur et très réaliste. Les jeux de couleurs et les décors sont sombres pour une bonne raison : l’auteur, Alan Moore, a voulu exprimer son pessimisme sur la nature humaine, que ce soit pendant les flash-back ou pendant les interrogations de Dr. Manhattan sur l’avenir de l’humanité. La façon de filmer en elle-même n’est pas révolutionnaire, mais le fait d’alterner constamment entre vitesse normale, ralenti et avance rapide donne un surcroît de dynamisme aux scènes d’action et est également révélateur du rythme global du film. En effet, les fameuses scènes d’action et de violence, par exemple, sont accompagnées de longues scènes dialoguées assez lentes, parfois trop longues.


En tant que parodies de super héros, les ‘Minute Men’ (ou du moins ce qu’il reste d’eux) sont d’un cynisme sans limites. The Comedian se fait sans arrêt un plaisir de plaisanter avec la mort qui l’entoure (et qu’il a souvent causée), aidé de Rorschach, qui trouve toujours une réplique parfaite quand il tue, ou, pour être exact, quand il massacre les hommes qui se mettent sur son chemin. Seulement ce cynisme-là fait rire. Les remarques de Rorschach sont tellement irrésistibles qu’on ne peut s’empêcher d’éclater de rire alors même qu’un homme est en train de se vider de son sang à terre, tué à coup de toilettes ou avec un autre objet insolite.


Un élément supplémentaire m’a charmé dans ce film, la bande originale ! Les morceaux qui nous accompagnent tout au long du film sont décalés par rapport à ce qui se passe à l’écran, mais en même temps on trouve une harmonie déconcertante. Imaginez la scène d’assassinat très violente de ‘The Comedian’ au son de ‘Unforgettable’ de Nat King Cole ! Et Zack Snyder a choisi ‘The Sound of Silence’ (Simon & Garfunkel) pour son enterrement ! Ajoutez à cela des chansons de Bob Dylan, de Jimi Hendrix, Nena ou encore Wagner, et vous obtiendrez une bande originale inoubliable, que l’on comprenne ou non les choix qui ont été faits. Bref, le Cd de la bande originale ne va pas tarder à s’ajouter à ma musicothèque…


Vous l’aurez compris, j’ai été très agréablement surpris par le film. Alors que je suis entré dans la salle en spectateur peu enthousiaste, j’envisage sérieusement à présent de louer ou d’acheter le Dvd dès sa sortie : je suis curieux de voir ce qu’ils ont pu couper dans la version de 3h25, pour proposer dans les salles un film de ‘seulement’ 2h40 !

Who said it was over?

Publié le 08/02/2009 à 00:00 par seventhsense
Who said it was over?

Le nouveau James Bond est la continuation directe du précédent, Casino Royale, quelques heures seulement séparant les deux films. Dans ce nouvel opus, James Bond (Daniel Craig), en quête de vengeance, traque une mystérieuse organisation à travers le monde, visitant des pays comme l’Italie, l’Angleterre, l’Autriche ou encore la Colombie pour découvrir qui se cache derrière la trahison de Vesper, son seul amour. Ce qu’il découvrira le dépassera autant que ses supérieurs, mais n’empêchera évidemment pas notre héros de faire jouer ses différents talents pour sortir vainqueur.


Malheureusement, le fait que Quantum of Solace soit la continuation de Casino Royale n’en assure pas la qualité. En effet, ce dernier James Bond n’a pas été écrit par Ian Flemming, et cela se sent d’un bout à l’autre du film. Marc Foster a essayé de reprendre les meilleurs aspects de l’œuvre de Martin Campbell tout en y ajoutant ses propres touches personnelles … Elles sont de trop!


 Casino Royale connut – à juste titre – un immense succès. Reprendre la formule semblait a priori être une bonne idée. On continue d’évoluer aux côtés d’un James très froid, très violent, et qui n’hésite pas à tuer quiconque se dresse sur le chemin de sa vengeance, sous l’œil désapprobateur de M. (Judi Dench), qui ne sait décidément pas comment contrôler son meilleur agent.


 Certes, James souffre, et nous compatissons, mais c’est bien la seule raison que nous ayons de nous attacher à lui, tant il paraît inhumain : dans ce nouvel opus, James Bond est simplement une machine à tuer. Il fait cela très bien, mais ses talents de tueur ne sauraient à eux-seuls entretenir l’attachement des fans et le mythe qui s’est créé autour du personnage de 007. La prestation elle-même de Daniel Craig n’est pas comparable à ce que l’on connaissait de lui : seules ses écorchures apportent un quelconque changement à son visage et à son expression !


 En tant que machine à tuer, ses rapports avec le sexe féminin – aspect toujours important des James Bond – sont altérés. Il y a bien une James Bond Girl, mais nous n’aurons droit qu’à un baiser furtif à la fin du film, entre une femme sans objectif (on a qualifié la prestation d’Olga Kurilenko d’ « insignifiante ») et un Bond presque timide, et très vulnérable. En revanche, il charmera une secrétaire du MI-6 venue le ramener au bercail, que l’on retrouvera morte, couverte de pétrole sur son lit (visiblement, les scénaristes n’ont plus beaucoup d’imagination, car cette image était déjà présente dans Goldfinger avec une femme couverte d’or). Elle n’aura passé que quelques minutes à l’écran avant de se faire éliminer, ce qui n’est pas de très bon augure pour les prochaines James Bond Girls. M. fait d’ailleurs remarquer à Bond les effets dévastateurs de son charme.


 Nous avons également du mal à suivre l’évolution de Bond d’un film à l’autre. Le personnage manque tout simplement de cohérence. On ne sait pas si on a affaire à un nouvel agent ou à un agent expérimenté : Casino Royale était sa première mission, il était donc compréhensible qu’il ait parfois du mal à vaincre ses adversaires rapidement ; mais dans Quantum of Solace,il lui arrive également de trop maîtriser une situation. Je pense notamment à la scène où il fausse compagnie à des membres du MI-6 en les ridiculisant tous, que ce soit pendant le combat ou en s’échappant.


 Vous vous souvenez certainement de la sombre « organisation » dont Bond apprend l’existence à la fin de Casino Royale. Après avoir vu Quantum of Solace, nous n’en savons pas beaucoup plus sur son identité, si ce n’est qu’elle est partout, et qu’elle compte des membres parmi les plus hauts placés dans le monde. Ah oui, grande surprise : elle est très cruelle, aussi ! Au point d’achever Dominic Greene (Mathieu Amalric), le seul vrai ennemi du film, qui laisse plutôt l’image d’un méchant dérangeant que celle d’un vrai méchant de James Bond.


 Il semblerait que notre XXIe siècle préfère les films violents aux scènes plus tranquilles, et Quantum of Solace continue dans la lignée de Casino Royale avec des scènes d’une extrême violence. Mais le simple film d’action, qui ravira les amateurs du genre, laisse sur leur faim les fans de James Bond. Cela est peut-être dû au caractère dru de Craig, qui passe son temps à arpenter les rues dans des habits couverts de sang et de verre.


 Quantum of Solace est également le premier James Bond à ne présenter aucun gadget de tout le film, pas un seul ! Sa merveilleuse Aston Martin ne durera, elle aussi, que quelques minutes avant de sortir de scène dans un sale état ! J’ai également remarqué l’absence des deux phrases cultes de Bond (« Bond, James Bond » et « Shaken, not stirred »). Cette absence a dérangé certains fans, mais je pense qu’elles n’avaient pas leur place ici, de toute façon : ce 007 ne semble pas d’humeur à lancer des répliques comme celles-là, aussi cultes soient-elles.


 Quantum of Solace est une déception. Le film reste un James Bond, et en met plein la vue, mais il est loin de présenter un James dans toute sa splendeur. Il faut avouer que la note était donnée dès le début, avec un générique raté, ne présentant que la silhouette de James avançant, pistolet brandi, ou tombant, entouré de femmes nues se confondant avec le sable des dunes environnantes (lesquelles dunes n’occuperont l’écran que pendant une infime partie du temps de projection). Quantum of Solace est le premier James Bond à former la suite d’un autre film, et cet essai n’est pas particulièrement réussi. La recette ne marche pas, ce qui laisse présager le pire pour le prochain film, qui sera la suite de Quantum of Solace.


 Ce qui m’a sûrement le plus frustré est que le mot Solace ne soit pas prononcé une seule fois de tout le film, et que la signification du titre – sujet énigmatique depuis des mois – garde tout son mystère.